DAMASCUS - La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et son homologue français, Jean-Noël Barrot, étaient à Damas vendredi. Ils sont les premiers ministres de l'Union européenne à se rendre en Syrie depuis que le groupe rebelle HTS a pris le pouvoir après le renversement de Bachar Assad en décembre.
Cette visite est un exercice de "familiarisation" pour l'UE, qui réfléchit à son approche des nouveaux dirigeants de facto du pays. Les ministres français et allemand représentent l'Union dans ce pays, et Bruxelles a laissé entendre que s'ils réussissaient le test, l'Europe pourrait s'ouvrir à des relations beaucoup plus étroites.
Kaja Kallas, Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, a écrit sur le réseau social X : "Notre message aux nouveaux dirigeants de la Syrie est le suivant : il est de la plus haute importance de respecter les principes convenus avec les acteurs régionaux et d'assurer la protection de tous les civils et de toutes les minorités.
Avant son départ pour Damas, Mme Baerbock a déclaré aux journalistes qu'elle faisait ce voyage avec "une main tendue", mais que Berlin avait des "attentes claires" quant à ce qu'elle attendait des nouveaux dirigeants.
"Nous savons d'où vient le HTS sur le plan idéologique et ce qu'il a fait par le passé". a indiqué le ministre allemand des affaires étrangères, en faisant référence aux origines du Front al-Nusra, lié à Al-Qaïda, du groupe.
Le ministre français des affaires étrangères, M. Barrot, a également évoqué la poursuite d'une Syrie "souveraine et sûre". Paris et Berlin ont tous deux proposé d'aider Damas à rédiger une nouvelle constitution. M. Barrot a déclaré que l'espoir d'une transition démocratique en Syrie était "fragile mais réel".
Assistance financière pour le rapatriement volontaire
Cette visite a eu lieu le jour même où un porte-parole du ministère des affaires étrangères à Berlin a confirmé les projets d'extension d'un programme financier destiné aux Syriens qui ont obtenu l'asile en Allemagne et qui souhaitent retourner volontairement en Syrie. Dans le cadre de ce plan, environ 1 230 dollars seraient mis à la disposition de toute personne souhaitant participer au programme.
L'Allemagne est en campagne électorale, les élections fédérales auront lieu le 23 février et la migration sera au cœur des débats. Markus Söder, chef de file de l'Union chrétienne-sociale, et Jens Spahn, poids lourd de l'Union chrétienne-démocrate, ont présenté des propositions similaires pour le rapatriement volontaire, suggérant chacun environ 1 000 dollars par adulte pour un retour en Syrie.
Toutefois, ces offres n'ont généralement pas été accueillies favorablement par la communauté syrienne en Allemagne. Anas Modamani, qui s'est illustré en prenant un selfie avec Angela Merkel, alors chancelière, au plus fort de l'afflux de réfugiés en 2015, a déclaré : "Je pense que c'est une idée terrible... la situation en Syrie est toujours aussi dangereuse qu'auparavant.
gnews.cz-jav