Le ministère des finances de la République tchèque a publié le rapport final de la mission du Fonds monétaire international (FMI) en République tchèque, la déclaration finale. Le FMI y salue les efforts d'assainissement du gouvernement. Les deux institutions considèrent qu'il est nécessaire de poursuivre les réformes fiscales et de réduire de manière responsable le déficit budgétaire de 0,5 % par an.
La déclaration finale décrit les conclusions préliminaires des services du FMI à l'issue d'une visite officielle (ou "mission"), dans la plupart des cas dans un pays membre. Les missions ont lieu dans le cadre des consultations régulières (généralement annuelles) au titre de l'article IV des statuts du FMI, dans le cadre d'une demande d'utilisation des ressources du FMI (un prêt du FMI), dans le cadre de discussions sur les programmes suivis par les services du FMI, ou dans le cadre d'autres activités de suivi de l'évolution économique par les services du FMI.
Les autorités ont accepté de publier cette déclaration. Les opinions exprimées dans cette déclaration sont celles des services du FMI et ne reflètent pas nécessairement celles du Conseil d'administration du FMI. Sur la base des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui sera soumis au Conseil d'administration du FMI pour examen et décision, sous réserve de l'approbation de la direction.
L'économie tchèque se redresse lentement après une combinaison de chocs sans précédent. Cette évolution se produit à un moment où le pays passe d'une croissance fortement axée sur l'industrie manufacturière et les exportations à une économie plus mûre et plus diversifiée. Un dosage prudent des politiques a permis un retour à la stabilité des prix tout en préservant les amortisseurs budgétaires et financiers. Le taux de la politique monétaire pourrait encore être ramené à un niveau neutre d'ici à la mi-2025, parallèlement à des politiques budgétaires et macroprudentielles globalement neutres. Les politiques structurelles pourraient mieux soutenir la transition en cours en réduisant les charges administratives et la paperasserie, en facilitant l'allocation de la main-d'œuvre et du capital vers des secteurs et des entreprises à plus forte valeur ajoutée, et en promouvant une transition verte plus ambitieuse.
L'économie tchèque se redresse lentement. Après une période de stagnation, la croissance s'est accélérée au cours des trois derniers trimestres, mais elle a été lente et inégale. Les dépenses de consommation ont repris, aidées par une reprise des salaires réels et les premiers signes d'une baisse du taux d'épargne des ménages. L'investissement, en revanche, reste faible, entravé par l'incertitude du commerce mondial, l'impact des politiques de rigueur et la lenteur de l'absorption des fonds de l'UE.
L'inflation a diminué. Sous l'influence de la baisse des prix des matières premières, d'une politique monétaire restrictive et du ralentissement économique, l'inflation globale a atteint l'objectif de 2 % de la Banque nationale tchèque (BNC) et est restée proche de cet objectif durant l'été. Elle a augmenté au cours des derniers mois, principalement en raison de la volatilité des prix des denrées alimentaires. L'inflation de base est restée supérieure à 2 % en raison d'une croissance soutenue des prix des services et d'une reprise des salaires réels.
Perspectives et risques
La reprise devrait se poursuivre l'année prochaine. La croissance devrait s'accélérer à mesure que le dosage des politiques soutiendra davantage l'activité économique et que la demande extérieure se renforcera progressivement. La modération antérieure de la croissance des salaires soutient également la compétitivité des producteurs tchèques sur les marchés d'exportation. En conséquence, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre 2,4 % en 2025, contre 1 % prévu cette année. Toutefois, malgré la reprise cyclique, la faible croissance de la productivité et les pénuries structurelles de main-d'œuvre pèseront sur la croissance potentielle à moyen terme, actuellement estimée à environ 2 %.
L'inflation devrait à nouveau converger vers l'objectif. Après une nouvelle augmentation de l'inflation au-delà de 3 % à court terme en raison de l'impact de la base des prix des denrées alimentaires, l'inflation devrait converger à nouveau vers 2 % d'ici la mi-2025, sous l'effet décalé de la politique monétaire restrictive et du ralentissement macroéconomique.
Les risques pour la croissance sont orientés à la baisse, tandis que les risques pour l'inflation semblent équilibrés. La poursuite de la fragmentation géoéconomique, une reprise plus faible que prévu chez les principaux partenaires commerciaux européens, notamment l'Allemagne, et les effets plus importants que prévu du resserrement monétaire passé font peser des risques à la baisse sur la croissance. Ces facteurs pèseront également sur l'inflation. D'un autre côté, une croissance plus forte des salaires et une inflation des services plus élevée que prévu, ainsi que des augmentations prolongées des prix des produits de base, pourraient exercer des pressions à la hausse sur l'inflation.
FMI/ gnews - RoZ