Lors de sa réunion d'aujourd'hui, le conseil d'administration de la Banque nationale de Belgique a abaissé le taux des prises en pension à deux semaines (taux 2T) de 0,25 point de pourcentage, à 3,75 %. Dans le même temps, il a décidé de réduire le taux d'escompte du même montant, à 2,75 %, et le taux Lombard, à 4,75 %. Les sept membres du Conseil d'administration ont voté en faveur de cette décision. Les nouveaux taux d'intérêt sont applicables à partir du 7 février 2025.
La décision est basée sur de nouvelles prévisions macroéconomiques. Elle implique une légère baisse des taux d'intérêt suivie d'une stabilité approximative à partir du milieu de l'année. Le Conseil disposait également de deux scénarios alternatifs. Le premier suppose une croissance des prix des services et des denrées alimentaires plus rapide que dans le scénario de base. Le second scénario alternatif suppose une nouvelle détérioration de la demande extérieure accompagnée de pressions inflationnistes intérieures plus persistantes, en particulier dans le secteur des services.
La CNB a commencé à réduire les taux d'intérêt en décembre 2023 et les a progressivement ramenés de 7 % à 4 %. Elle a ensuite interrompu le cycle de réduction des taux d'intérêt en décembre 2024. Les nouveaux indicateurs économiques disponibles suggèrent que les risques de hausse de l'inflation à court terme ne se matérialisent pas encore et que l'évolution de la demande extérieure reste modérée. Le Conseil d'administration a donc procédé aujourd'hui à une nouvelle baisse prudente des taux d'intérêt. Toutefois, étant donné que le degré de resserrement de la politique monétaire s'atténue progressivement et que certains risques d'inflation à long terme persistent, le Conseil d'administration abordera avec beaucoup de prudence tout nouvel assouplissement potentiel de la politique monétaire. Il est donc possible que la politique monétaire reste modérément restrictive plus longtemps que prévu dans le scénario de base.
Les taux d'intérêt de base en termes réels restent clairement positifs, continuant à freiner l'activité de crédit du secteur privé et donc la création de monnaie dans l'économie et, par conséquent, l'inflation à long terme. Toutefois, ce phénomène est contrebalancé par l'augmentation du financement du déficit public, dont la contribution à la croissance de la masse monétaire est supérieure à la moyenne à long terme.
Lors de ses prochaines réunions, le Conseil d'administration fondera son évaluation des nouvelles données disponibles et de leurs implications pour les perspectives d'inflation. Les considérations relatives à la fixation des taux dépendront principalement d'une évaluation de la persistance de l'environnement de faible inflation, du taux de change de la couronne, de l'effet de la politique budgétaire sur l'économie, d'une analyse des tensions sur le marché du travail et de l'évolution de la demande intérieure et extérieure. Le Conseil suivra également les actions des principales banques centrales étrangères et les développements géopolitiques. Il évaluera également la transmission des réductions de taux d'intérêt à l'activité de prêt, aux prix des actifs et, par la suite, à l'activité économique réelle et à l'évolution des prix.
Le Conseil d'administration a confirmé son engagement à poursuivre la politique monétaire afin de maintenir l'inflation proche de l'objectif de 2 % à long terme. À l'heure actuelle, cela nécessite encore un niveau relativement élevé des taux d'intérêt de base.
Développement économique
L'économie tchèque se redresse progressivement, mais reste en dessous de son potentiel. Selon l'estimation préliminaire du CZSO, le PIB a augmenté de 0,5 % en glissement trimestriel au quatrième trimestre de l'année dernière, et de 1,6 % en glissement annuel.
La croissance a été principalement tirée par la consommation des ménages, qui a été soutenue par une nouvelle croissance des revenus réels et un assouplissement des restrictions de la politique monétaire. D'autre part, la demande extérieure reste faible, principalement en raison du déclin de l'industrie européenne. Elle est confrontée aux prix élevés de l'énergie, à des problèmes structurels et à l'incertitude liée à la politique commerciale des États-Unis.
Les tensions sur le marché du travail s'atténuent légèrement, mais le chômage reste faible. La croissance des salaires moyens a atteint 7 % au troisième trimestre et reste donc élevée dans une perspective historique. C'est aussi l'une des raisons de l'inertie de la croissance des prix des services.
Perspectives
Selon les prévisions de la Section monétaire, l'inflation devrait atteindre 2,4 % cette année et tomber à 2,1 % l'année prochaine. L'estimation préliminaire de l'inflation pour le mois de janvier publiée aujourd'hui comporte des risques qui vont dans le sens d'une croissance des prix légèrement plus élevée cette année.
Selon les prévisions de la Section monétaire, le PIB de la République tchèque devrait croître de 2 % cette année, principalement grâce à la consommation des ménages. En revanche, les exportations nettes auront un impact négatif sur l'économie. Selon les prévisions, la croissance économique s'accélérera à 2,4 % l'année prochaine.
Risques et incertitudes
Le Conseil a estimé que les risques et incertitudes pesant sur les perspectives de réalisation de l'objectif d'inflation étaient modérément inflationnistes dans l'ensemble. Le risque d'une inflation plus élevée réside dans l'inertie plus forte que prévu de la croissance des prix des services et des denrées alimentaires. Toute croissance supplémentaire des dépenses totales du secteur public entraînerait un risque inflationniste pour le budget de l'État. L'augmentation des revendications salariales dans les secteurs privé et public constitue également un risque inflationniste. À plus long terme, une accélération de la création monétaire dans l'économie résultant d'une éventuelle forte reprise de l'activité de crédit, en particulier sur le marché de l'immobilier, constitue un risque à la hausse pour l'inflation. À l'inverse, la détérioration de l'activité économique mondiale et l'affaiblissement des performances de l'économie allemande, et donc tchèque, constituent un risque important pour l'inflation. Certaines grandes banques centrales ont déjà réagi à ce risque en réduisant les taux de politique monétaire et en indiquant qu'elles étaient prêtes à assouplir les conditions monétaires cette année. L'impact de certaines mesures prises par l'administration américaine nouvellement élue est une source d'incertitude pour l'évolution des prix.
Mandat légal
Le Bank Board assure le public que les actions de la CNB seront suffisantes pour maintenir la stabilité des prix conformément au mandat légal. Dans le même temps, le Conseil d'administration est prêt à réagir de manière adéquate à tout risque pesant sur l'objectif d'inflation.
CNB/ gnews - RoZ