VATIKǍN - À l'occasion de la Semaine mondiale de l'harmonie interreligieuse, le ministre jordanien du tourisme et des antiquités et le directeur du site du baptême de Jésus décrivent l'importance des pèlerinages dans le pays.
Dans le contexte de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, le Gardien de la Terre Sainte et le Patriarche latin de Jérusalem ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle reprenne les pèlerinages en Terre Sainte.
Le patriarche latin, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a qualifié le pèlerinage d'"absolument sûr" et le custode, Fra Francesco Patton, a encouragé les gens à se rendre "en Terre sainte en tant que pèlerins, pour revenir aux racines de notre foi" et pour exprimer leur "proximité avec la petite communauté chrétienne de Terre sainte".
Jordanie : le berceau du christianisme
La ministre jordanienne du tourisme et des antiquités, Lina Annab, s'est fait l'écho de cet appel au retour en Terre sainte. Dans une interview accordée à Vatican News, elle a souligné l'importance de ces pèlerinages car la Jordanie est le lieu où "la présence chrétienne a commencé, où les chrétiens ont leur place".
En 2024, le nombre de visiteurs dans le pays a chuté de près de 4 % en raison de divers événements dans la région, notamment la guerre entre Israël et le Hamas. Annab a qualifié cette situation d'alarmante car la présence chrétienne, "qu'elle soit historique, présente ou future, fait partie intégrante de ce que nous sommes, de notre identité".
Avec environ 30 % de la population mondiale professant le christianisme, les liens historiques avec la Jordanie ont des implications considérables. Tout récemment, le 31 janvier, une exposition intitulée "Jordanie : l'aube du christianisme" a été inaugurée au Vatican. Elle présente "l'histoire, le patrimoine et la riche tradition du christianisme en Jordanie à travers la présentation des lieux de pèlerinage". Elle donne aux visiteurs l'occasion de découvrir ces lieux saints importants, en particulier à ceux qui n'ont pas pu se rendre dans la région.
![Le ministre jordanien du tourisme et des antiquités s'exprime lors d'une conférence de presse pour l'exposition "Jordan : The Dawn of Christianity".](https://www.vaticannews.va/content/dam/vaticannews/multimedia/2025/gennaio/08/12.jpg/_jcr_content/renditions/cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpeg)
Le ministre jordanien du tourisme et des antiquités s'exprime lors d'une conférence de presse pour l'exposition "Jordan : The Dawn of Christianity".
Cependant, Annab a exprimé l'espoir qu'avec le lancement de l'Année jubilaire de l'espoir et l'accord de cessez-le-feu, les routes vers la Jordanie s'ouvriront et que davantage de personnes visiteront le pays. Elle a souligné que la visite de la Jordanie et des divers lieux saints qui s'y trouvent peut être "une expérience puissante pour les gens qui viennent voir et expérimenter la spiritualité, la paix et le sentiment de paix que l'on ressent en visitant ces lieux".
Jordanie : un lieu de pardon
L'un de ces lieux saints est le site du baptême de Jésus à Béthanie, au-delà du Jourdain. Au début de l'année, l'église du Baptême du Seigneur a été inaugurée et nommée lieu de pèlerinage pour l'année jubilaire, où l'on peut obtenir des indulgences plénières.
Le directeur du site du Baptême du Seigneur, Rustom Mkjian, a expliqué qu'en plus d'être un site religieux, il se veut "un exemple pour le monde entier de la façon dont les gens peuvent vivre dans l'amour et la paix". Il l'a décrit comme un lieu d'œcuménisme où des personnes de différents horizons religieux et politiques se rassemblent : des catholiques et des baptistes aux membres des familles royales du Luxembourg et de Suède.
![Le Custode de Terre Sainte se mouillera dans les eaux du Jourdain en 2021](https://www.vaticannews.va/content/dam/vaticannews/agenzie/images/reuters/2021/01/10/12/1610279941381.JPG/_jcr_content/renditions/cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpeg)
Le Custode de Terre Sainte se mouillera dans les eaux du Jourdain en 2021
La Semaine mondiale de l'harmonie interreligieuse, proposée pour la première fois par le roi Abdallah II de Jordanie aux Nations unies en 2010, se déroule du 1er au 7 février. Le directeur Mkjian a expliqué que le site du baptême sert de lieu de dialogue et de communion, où un juif, un chrétien et un musulman visitent le site "et pleurent tous les trois ensemble".
Le directeur a souligné que cette scène est très nécessaire dans le monde d'aujourd'hui, et que le lieu où se trouvent ces pèlerinages d'espoir et ces rencontres interreligieuses n'est "pas seulement la Bible que vous recevez au baptême, mais toute la Jordanie".
Kielce Gussie / vaticannews.va / gnews.cz-jav