Photo : Alexandr Kazakov/TASS
MOSCOU, 15 février /TASS/. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré dans un entretien avec le journaliste Pavel Zarubin que les hommes politiques occidentaux déformaient ses propos sur les raisons de l'opération militaire spéciale, qui a été déclenchée par le refus de Kiev de mettre en œuvre les accords de Minsk. Il a déclaré que la Russie aurait dû commencer à agir plus tôt en Ukraine, il a décrit le président américain Joe Biden comme un meilleur candidat pour la Russie et le secrétaire d'État américain Antony Blinken comme "notre homme". M. Poutine a également fait part de ses impressions à la suite d'une récente interview avec le journaliste américain Tucker Carlson.
Raisons de l'opération spéciale
M. Poutine a accusé les responsables occidentaux de déformer et de dénaturer ses déclarations sur les raisons de l'opération spéciale russe : "Je n'ai jamais dit que la raison du lancement de notre opération spéciale en Ukraine était la menace d'une attaque de l'OTAN contre la Russie".
Le président a précisé qu'il faisait référence à l'expansion continue de l'OTAN et aux projets de Kiev de la rejoindre : "Bien sûr, nous étions et sommes toujours préoccupés par la possibilité que l'Ukraine soit attirée dans l'OTAN, car cela constituerait une menace pour notre sécurité". A tout en ajoutant : "La véritable impulsion a été le refus total des autorités ukrainiennes de mettre en œuvre les accords de Minsk. <La seule chose que nous pouvons regretter, c'est de ne pas avoir agi plus tôt, pensant avoir affaire à des gens honnêtes".
Interview pour Tucker Carlson
C'est une bonne chose que les dirigeants occidentaux aient suivi sa conversation avec le journaliste américain : "C'est une bonne chose qu'ils regardent et écoutent ce que je dis. Si nous ne pouvons pas avoir un dialogue direct maintenant, pour quelque raison que ce soit, nous devrions être reconnaissants à M. Carlson de pouvoir le faire par son intermédiaire en tant que médiateur".
M. Poutine a admis qu'il n'était pas pleinement satisfait de l'entretien parce qu'il comptait répondre à des "questions pointues", mais M. Carlson a choisi une autre tactique.
Poutine estime que l'arrestation du journaliste américain Tucker Carlson aux États-Unis est théoriquement possible : "Du point de vue de Carlson lui-même, ce serait triste, je ne l'envie pas, mais c'est son choix, il savait dans quoi il s'engageait. Mais du point de vue de la sensibilisation des gens du monde entier à ce qu'est la dictature libérale-démocratique moderne, qui est représentée de manière éclatante par la classe dirigeante actuelle aux États-Unis, ce serait probablement une bonne chose. Ils montreraient alors leur vrai visage".
Président américain préféré
La Russie est prête à travailler avec n'importe quel président des États-Unis élu par le peuple américain, mais elle préférerait Joe Biden : "Il est plus expérimenté et plus prévisible. C'est un politicien de la vieille école. Mais nous travaillerons avec n'importe quel dirigeant américain élu par le peuple américain.
Lors de sa rencontre en tête-à-tête avec Biden, Poutine n'a décelé aucun signe indiquant la possibilité de son incompétence : "Oui, il a parfois regardé ses notes, mais franchement, j'ai regardé les miennes aussi. <Et les informations selon lesquelles il se serait cogné la tête en sortant de l'hélicoptère - qui n'a jamais connu cela ?
L'attention accrue portée par le public à la santé de l'actuel président américain Joe Biden est le résultat d'une campagne électorale animée dans le pays, mais il serait injuste que la Russie s'en mêle. Pour Moscou, ce n'est pas la santé des candidats qui est importante, mais leurs approches politiques : "Je pense que l'approche de l'administration actuelle est la plus néfaste et la plus erronée".
"Notre homme" Blinken
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a admis de facto dans un discours précédent que "Kiev et les territoires adjacents" sont traditionnellement russes, a déclaré M. Poutine. "À première vue, M. Blinken est notre homme. Mais il ne devrait pas faire de telles déclarations publiques. Cela pourrait conduire à (son) échec".
Baerbock et la responsabilité des Allemands
La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, est hostile non seulement à la Russie, mais aussi à son propre pays : "Il est difficile d'imaginer qu'une fonctionnaire de son niveau puisse négliger à ce point les intérêts économiques de son propre pays et de son propre peuple".
Selon lui, le parti vert, dont Baerbock est membre, exploite la peur de la population tout en menant des politiques radicalement différentes de ses promesses préélectorales.
Commentant les informations parues dans les médias allemands selon lesquelles le grand-père du ministre Baerbock était un nazi, M. Poutine a déclaré : "On ne peut pas faire porter à la génération actuelle la responsabilité de ce qu'Hitler et ses descendants ont fait, non seulement en Allemagne, mais aussi dans d'autres parties du monde, en Europe, etc. Je pense que ce serait injuste.
TASS/gnews.cz-JaV_07
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