CTK - L'Ukraine, qui résiste à l'agression militaire généralisée de la Russie depuis février 2022, a déjà annoncé qu'elle n'avait pas l'intention de prolonger le contrat de transport du gaz russe vers l'Europe via son réseau de gazoducs.
"Après le premier jour de janvier, nous examinerons la situation et la possibilité de prendre des mesures réciproques à l'encontre de l'Ukraine. Si c'est inévitable, nous arrêterons la fourniture d'électricité, dont l'Ukraine a un besoin urgent en cas de panne du réseau, ou nous conviendrons d'un autre plan d'action". Il a déclaré Fico dans une vidéo publiée aujourd'hui sur Facebook.
Selon le premier ministre, les itinéraires alternatifs augmenteraient fortement les coûts et affecteraient également les bénéfices de la Slovaquie en matière de transit, le pays perdant un demi-milliard d'euros en redevances, d'après M. Fico. Il a également affirmé que l'arrêt du transit du gaz par l'Ukraine porterait atteinte à l'Union européenne et à sa compétitivité, citant des estimations selon lesquelles le coût pour les "27" pourrait atteindre 120 milliards d'euros au cours des deux prochaines années. Il a rejeté la faute sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, avec lequel les diplomates disent qu'il s'est disputé lors du sommet de l'UE la semaine dernière.
Le premier ministre slovaque a également accusé Zelensky de refuser de manière "incompréhensible" un cessez-le-feu et de mener ainsi toute l'Ukraine au désastre. Selon M. Fico, la position de négociation de Kiev se détériore de jour en jour et l'Ukraine "paiera un prix énorme pour cette aventure occidentale sous forme de perte de territoire et de présence de troupes étrangères". Il a réitéré son appel à des pourparlers de paix et a assuré que la Slovaquie était prête à accueillir de telles négociations.
M. Fico s'est entretenu dimanche à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine, sur l'ordre duquel les troupes russes ont envahi le pays voisin, déclenchant le conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais M. Poutine rejette la responsabilité sur Kiev et l'Occident, qui, selon lui, ont entraîné la Russie dans la guerre.
Dimanche, M. Fico est devenu le troisième haut fonctionnaire de l'UE à rendre visite au président russe Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de la guerre, a noté Reuters.
Le président russe a confirmé jeudi que la Slovaquie, dont il a salué la "neutralité", s'était proposée comme une sorte de "plate-forme" pour d'éventuelles négociations.
La Slovaquie a beau être membre de l'Union européenne et de l'OTAN, depuis le retour au pouvoir à l'automne 2023 du multiple Premier ministre Robert Fico, elle s'est rapprochée de la Russie et épouse la position hongroise, rapporte aujourd'hui l'AFP, évoquant les contacts du Premier ministre hongrois Viktor Orbán avec Moscou. L'agence a rappelé que M. Fico avait mis fin à l'aide militaire de l'État à l'Ukraine et a accusé Kiev de menacer l'approvisionnement du pays en gaz russe, qu'il souhaite continuer à acheter.
Toutefois, la Slovaquie a fourni une aide humanitaire à son voisin attaqué et exporte également du diesel et de l'électricité vers l'Ukraine. Elle a exporté 2,4 millions de mégawattheures d'électricité vers l'Ukraine entre janvier et novembre de cette année, soit une augmentation de 152 % par rapport à l'année précédente, selon Reuters.
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