Photo : xinhua/Mateo Armas
QUITO, 7 avril (Xinhua) -- L'Equateur s'est attiré samedi de nombreuses critiques de la part des Nations Unies et de plusieurs pays d'Amérique latine après que sa police a fait une descente dans l'ambassade du Mexique à Quito et a arrêté l'ancien vice-président Jorge Glas, qui se cachait dans l'ambassade depuis le mois de décembre dernier.
RÉPONSE DIPLOMATIQUE
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "préoccupé" par le raid effectué par les forces de sécurité équatoriennes à l'ambassade du Mexique à Quito pour arrêter M. Glas, accusé de corruption, a déclaré samedi le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric.
Le chef de l'ONU a appelé l'Équateur et le Mexique à faire preuve de "retenue" et à "résoudre leurs différends par des moyens pacifiques", a indiqué le porte-parole dans un communiqué.
L'incident a incité le Mexique à rompre rapidement ses relations diplomatiques avec l'Équateur. "Il s'agit d'une violation flagrante du droit international et de la souveraineté du Mexique", a écrit le président Andres Manuel Lopez Obrador sur le réseau social X, anciennement Twitter.
D'autres pays d'Amérique latine, dont Cuba et la Bolivie, se sont unis pour soutenir le Mexique après l'intervention.
"Nous sommes tous solidaires du Mexique face à la perturbation inacceptable de son ambassade à Quito. La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui est un élément fondamental du droit international, doit être respectée par tous", a déclaré le président cubain Miguel Diaz-Canel sur le réseau social X.
La décision de l'Équateur "doit être fermement rejetée, quelle que soit la justification de sa mise en œuvre", a déclaré le ministère brésilien des affaires étrangères dans un communiqué.
Samedi également, le Nicaragua a rompu "toutes ses relations diplomatiques" avec l'Équateur. Dans une déclaration, le gouvernement nicaraguayen a exprimé son "rejet absolu" et sa condamnation de la décision de l'Équateur.
QUI EST JORGE VOICE ?
Glas a été vice-président du gouvernement de Rafael Correa de 2013 à 2017.
Il a été initialement condamné à six ans de prison en 2017 après qu'un tribunal l'a reconnu coupable d'avoir accepté des pots-de-vin de la part d'une entreprise de construction brésilienne. En 2020, il a de nouveau été reconnu coupable d'avoir utilisé des fonds provenant d'entrepreneurs pour financer des campagnes du mouvement politique de Correa, ce qui lui a valu une peine de huit ans d'emprisonnement.
Il a été libéré pour la dernière fois en novembre 2022, mais les autorités équatoriennes l'ont récemment accusé d'avoir détourné des fonds publics destinés à la reconstruction après le tremblement de terre dévastateur de 2016.
L'Équateur, qui a demandé en mars au Mexique l'autorisation d'entrer dans son ambassade pour y détenir M. Glas, affirme que l'offre d'asile était illégale et demande l'extradition de M. Glas.
Xinhua/gnews.cz-JaV_07