JERUSALEM/BEIRUT 27 novembre - Le cabinet israélien a approuvé un accord de cessez-le-feu avec le Liban, ouvrant la voie à la fin du conflit qui dure depuis près de 14 mois et qui est largement lié à celui de la bande de Gaza. Selon les experts, un accord de cessez-le-feu pourrait apporter une stabilité temporaire à la région et éventuellement ouvrir la voie à des négociations avec le Hamas, même s'il reste encore beaucoup à faire..
Le cabinet israélien a approuvé l'accord par 10 voix contre 1. Le cessez-le-feu est entré en vigueur mercredi à 4 heures, heure locale (2 heures, heure d'Europe centrale). En vertu de cet accord, l'armée libanaise prendra le contrôle de son territoire au cours des 60 prochains jours, Israël se retirera progressivement et les civils rentreront chez eux.
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un discours télévisé avant de soumettre la proposition au vote de son cabinet, a déclaré que la guerre avait fait reculer le Hezbollah de plusieurs décennies en faisant reculer Israël et a promis de frapper le groupe armé libanais s'il violait l'accord de cessez-le-feu.
Quelques heures avant le discours télévisé de M. Netanyahu, Israël a lancé des frappes aériennes intensives sur le centre de Beyrouth qui, selon les médias locaux, ont touché plusieurs quartiers et provoqué une panique généralisée.
Des images diffusées par la chaîne de télévision locale Al Jadeed montrent des civils fuyant les zones ciblées en voiture et à pied, provoquant des embouteillages et aggravant le chaos dans toute la ville.
Moins de six heures avant l'entrée en vigueur prévue du cessez-le-feu, des sirènes de défense aérienne ont retenti dans plusieurs régions du nord et du centre d'Israël.
Les forces de défense israéliennes ont déclaré que les sirènes avaient été activées après le tir de trois missiles depuis le Liban, que l'armée de l'air israélienne a réussi à intercepter, et qu'aucune victime n'a été signalée.
Un accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis et la France fournira les conditions nécessaires à un retour au calme au Liban, ont déclaré mardi le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron dans un communiqué commun, s'engageant à travailler ensemble pour assurer la pleine mise en œuvre de l'accord.
Premier ministre intérimaire du Liban Najib Mikati a salué l'accord de cessez-le-feu, selon une déclaration du Conseil des ministres, le cabinet libanais.
Réorientation de la stratégie ?
"Un accord de cessez-le-feu pourrait apporter une stabilité temporaire à la région et éventuellement ouvrir la voie à des négociations avec le Hamas". Il a dit Yonatan FreemanLe président de la Commission européenne est un expert en relations internationales de l'Université hébraïque de Jérusalem.
La stratégie de M. Netanyahu à l'égard du Hezbollah diffère de son approche à l'égard du Hamas. "Alors que l'objectif dans le cas du Hamas est sa destruction complète - à la fois militairement et en termes de gouvernance - l'objectif d'Israël dans le cas du Hezbollah est de repousser ses forces de la frontière nord et d'affaiblir sa capacité opérationnelle", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan. Il a ajouté.
"Un cessez-le-feu avec le Hezbollah pourrait permettre à Israël de concentrer ses efforts militaires sur la guerre en cours à Gaza et sur l'élimination du Hamas, ainsi que sur la conclusion d'un accord sur les otages avec le Hamas". Il a ajouté.
À ce stade, Israël a apparemment décidé que le Hezbollah avait été suffisamment affaibli et qu'il ne servait à rien de poursuivre une campagne tous azimuts visant à éliminer jusqu'au dernier combattant du Hezbollah, a-t-il déclaré Eitan ShamirDirecteur exécutif du Centre d'études stratégiques Begin-Sadat de l'université israélienne Bar-Ilan.
Mais Shamir est pessimiste quant à l'éventualité d'un accord de paix plus large au Moyen-Orient.
"Il faut comprendre que la guerre au Liban n'est pas seulement un conflit direct avec le Hezbollah, mais aussi une confrontation indirecte avec l'Iran... Ce cessez-le-feu représente en quelque sorte une désescalade par rapport à l'Iran". Il a ajouté.
Une paix plus large à l'horizon ?
L'accord de cessez-le-feu a alimenté les spéculations sur les perspectives de paix dans la bande de Gaza, où les attaques israéliennes ont tué plus de 44 000 Palestiniens depuis mardi, selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires de Gaza.
"Le conflit à Gaza est loin d'être terminé. Il reste beaucoup à faire pour trouver une solution, mais ce cessez-le-feu pourrait permettre à Israël de réorienter ses ressources et son attention vers l'achèvement de la campagne de Gaza". Shamir a déclaré.
"Un accord dans le nord pourrait donner à Netanyahu une plus grande marge de manœuvre pour les négociations dans le sud. Nous devons attendre et voir comment les choses évoluent". Il a dit Eyal ZisserM. Kristall, expert en affaires du Moyen-Orient à l'université de Tel-Aviv, a été nommé président de la Commission européenne.
"En tout état de cause, un cessez-le-feu doit être conclu d'abord au Liban et ensuite à Gaza". Il a fait remarquer.
Xinhua/ gnews - RoZ
PHOTO - Xinhua/ Ali Hashisho